La carte bancaire est un moyen de paiement très répandu, notamment en France (72,2 millions en circulation en 2020). Les consommateurs aiment régler leurs achats avec leur carte bleue : 490 milliards d’euros dépensés en magasin et en ligne selon les chiffres de l’Observatoire CB de 2020.

Néanmoins, l’offre de cartes bancaires est plurielle. Carte de débit ou carte de crédit, carte à autorisation systématique, carte prépayée, ou carte dématérialisée : retour sur leurs différences.

Les cartes de paiement et de retrait

La carte de retrait permet de retirer des billets aux distributeurs automatiques (DAB) des réseaux bancaires. Attention de bien savoir si les opérations de retrait sont limitées au réseau de DAB propre à sa banque, ou si elles peuvent se faire dans n’importe quel distributeur.

La carte de paiement sert à régler ses achats en magasin ou sur un e-commerce. Elle offre aussi la possibilité de procéder à des retraits d’argent liquide aux DAB.

La convention de compte signé entre la banque et le client implique des plafonds aux deux types de cartes bancaires. Il s’agit d’un seuil à ne pas dépasser, à la fois pour les paiements et pour les retraits.

Dans les brochures tarifaires, les plafonds de retrait sont exprimés sur une durée de 7 jours glissants. Les plafonds de paiement sont quant à eux évalués sur une période de 30 jours glissants. La modulation des plafonds de retrait et de paiement est possible, mais nécessite l’étude et la validation de la demande par son conseiller bancaire.

Bon à savoir : qu’est-ce qu’une période en jours glissants ?

Une période en jours glissants coïncide au nombre de jours consécutifs entre deux utilisations de la carte bancaire. La puce électronique de la CB tient compte de toutes les opérations réalisées en remontant 7 jours en arrière à partir de la date du retrait en train d’être effectué et 30 jours à partir de la date du paiement en train d’être fait. Si le plafond de la carte bancaire est dépassé, alors les opérations ne sont plus autorisées jusqu’à la régularisation de la situation.

Les cartes de débit et les cartes de crédit

Bien que l’usage commun les confonde ou les amalgame, la carte de débit et la carte de crédit sont deux types de cartes bancaires différents.

La carte de débit est la plus répandue, davantage distribuée par les banques. Sa caractéristique : les dépenses (les débits donc) sont prélevées au fur et à mesure des opérations sur le compte courant auquel elle est rattachée. C’est ce qu’on appelle une carte à débit immédiat.

Les cartes de crédit sont également des cartes de paiement. Leur singularité : les dépenses sont enregistrées et retranchées du solde du compte courant en une seule fois (en l’occurrence le dernier jour ouvré du mois). Les cartes de crédit correspondent aux anciennes cartes à débit différé. Le changement de nom résulte de l’application d’une nouvelle réglementation sur les commissions interbancaires (Interchange Fee Regulation (IFR)).

Bon à savoir : débit immédiat ou débit différé, que choisir ?

Le fait d’être débité au fur et à mesure nécessite un contrôle du solde de son compte plus régulier. Le fait de grouper tous les débits requiert d’avoir un solde suffisant le jour du débit. 

Toutefois, la gestion des finances est plus lisible avec une carte à débit différé, qui fonctionne comme une avance de trésorerie chaque mois. Celle-ci est une parade pour éviter les découverts ou puiser dans son épargne en cas de dépenses imprévues.

Attention à faire la différence entre la date de débit et la date d’arrêté. La première correspond au jour où le solde est débité de toutes les opérations effectuées par CB jusque… la date d’arrêté.

Exemple : si la date d’arrêté est le 20 du mois et la date de débit le 30, que se passe-t-il ? Le 30 du mois, la banque procède au débit du compte courant de tous les paiements et retraits réalisés jusqu’au 20 du même mois.

Les cartes à autorisation systématique

Une carte à autorisation systématique (qu’on appelle aussi carte à contrôle de solde) présente un fonctionnement légèrement différent. Lors d’un paiement, le moyen de paiement interroge le solde du compte courant. Si le solde est suffisant, alors la transaction est validée normalement. Si le solde est insuffisant (négatif), alors le paiement est bloqué.

Ces types de cartes bancaires sont revenus sur le devant de la scène avec les offres des banques en ligne et des fintechs. L’idée est de sécuriser la banque, en empêchant le titulaire d’une carte à autorisation systématique de dépenser de l’argent qu’il n’a pas.

La carte à contrôle de solde est également pratique pour le titulaire. Il est impossible de tomber en solde négatif, et donc de verser des agios au titre du découvert bancaire non autorisé. Le moyen de paiement devient intéressant pour garder la maîtrise de son compte en banque avec, toutefois, le risque de voir une opération annulée au moment de régler un achat en magasin ou en ligne.

Ce type de carte bancaire est une carte à débit immédiat, capable de fonctionner en France comme à l’étranger. En revanche, le paiement fractionné est un service indisponible, tout comme l’opportunité d’accéder à un découvert bancaire.

Bon à savoir : la carte à autorisation systématique peut-elle être refusée ?

Oui, certaines situations empêchent d’utiliser la carte à contrôle de solde. C’est le cas pour certaines stations-service, péages, parkings ou agences de location de voitures. Le détenteur devra donc prévoir de l’argent liquide sur lui, au cas où la situation se présenterait.  

Les cartes bancaires prépayées

Une carte bancaire prépayée a pour caractéristique d’être rattachée à un compte de monnaie électronique et non à un compte courant. Il faut donc ouvrir un compte de monnaie électronique rechargeable et l’alimenter par :

  • virement bancaire ;
  • virement en carte bancaire ;
  • dépôt de chèques ;
  • dépôt d’espèces.

La carte bancaire prépayée permet de faire des paiements et des retraits à une condition : seule la somme présente sur le compte peut être utilisée.

Pour se procurer une carte bancaire rechargeable, il est possible de passer par :

  • un buraliste ;
  • un commerce de proximité ;
  • un établissement de paiement en ligne ;
  • une banque.

En passant par une banque, la carte prépayée a l’avantage d’être adossée à un compte bancaire. Le titulaire dispose de plus de souplesse et se voit délivrer un RIB et un IBAN, afin de recevoir des virements (salaires, prestations sociales, etc.) ou de mettre en place des prélèvements automatiques (loyers, abonnements, etc.).

Bon à savoir : carte prépayée nominative ou anonyme ?

Les cartes prépayées commercialisées par les banques sont automatiquement nominatives, ce qui implique de fournir des pièces justificatives (identité, domicile). Celles qui sont achetées dans un commerce de proximité ou un bureau de tabac peuvent être anonymes. 

Toutefois, la réglementation ne permet pas de déposer plus de 250 € par mois et par carte, dans le cadre de la politique de blanchiment d’argent instaurée depuis le 1er janvier 2017. 

Les cartes bancaires internationales

Une carte bancaire internationale permet de faire des paiements et des retraits dans des pays étrangers utilisant une devise différente de l’euro. Le titulaire peut choisir une carte internationale à débit immédiat ou à débit différé.

Ces moyens de paiement sont assortis de garanties d’assurances et d’assistances couvrant tout ou partie des frais en cas de problèmes durant le déplacement :

  • assistance médicale ;
  • assistance rapatriement ;
  • assurance véhicule de location ;
  • assurance frais d’hospitalisation ;
  • assurance annulation ou retard de vol ;
  • assurance vol ou perte de bagages ;
  • assistance juridique ;
  • assurance décès.

Les cartes associées à un crédit renouvelable

Ce type de carte de crédit est proposée par les grandes enseignes au moment d’un achat en magasin, mais aussi par les banques. L’offre commerciale se fait chaque fois qu’un prêt renouvelable est souscrit. Le crédit renouvelable est une poche d’argent prêtée par un organisme se reconstituant au fur et à mesure.

La carte de crédit renouvelable permet de régler un achat :

  • au comptant, avec débit immédiat ou différé ;
  • à crédit, au taux d’intérêt prévu dans le contrat de prêt (TAEG).

Les cartes bancaires dématérialisées

Le monde numérique gagne du terrain sur le monde physique, et cela vaut aussi dans le domaine des paiements. Plusieurs solutions de cartes dématérialisées existent :

  • carte virtuelle : moyen de paiement stocké seulement sur le Smartphone pour régler ses achats avec la technologie sans contact (paiement mobile). Ses coordonnées lui sont propres (numéro, code, date d’expiration) ;
  • carte numérique : copie dématérialisée d’une carte de débit physique, stockée sur le Smartphone ;
  • carte jetable ou carte éphémère : carte virtuelle (dont les coordonnées sont propres), elle ne peut être utilisée que pour une seule opération.

Connaître les différents types de cartes bancaires, c’est connaître les différences et les nuances dans leur usage au quotidien. D’autant qu’avec les innovations technologiques, la carte bancaire physique ne cesse d’évoluer, à l’image des nouvelles cartes bancaires biométriques utilisant les empreintes digitales du titulaire pour payer.

N’hésitez pas à comparer les solutions du marché (Visa, Mastercard, American Express) en tenant compte de vos besoins. Sans oublier : plus vous montez en gamme, plus votre carte bancaire sera liée à des services avantageux (extensions de garanties, plafonds de paiement et retrait relevés, cashback, offres exclusives avec des enseignes partenaires, etc.).

Si vous souhaitez avoir un avis éclairé sur la question, contactez l’un de nos conseillers qui sera ravi de vous aiguiller.

(1) https://observatoirecb.cartes-bancaires.com/
(2) La monnaie électronique remplace l’argent liquide. Elle est déposée sur un serveur à distance (compte en ligne) ou sur un support électronique (carte à piste, carte à puce ou téléphone mobile, etc.).

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